Le lundi 12 mai, le Conseil national de transition (CNT), a opté pour l’annulation de la Charte des partis politiques, un document central régissant le fonctionnement des partis dans le pays.
Le projet de loi a reçu l’approbation de 130 votes, avec deux abstentions seulement. Les autorités de transition cherchent à combattre ce qu’elles appellent une « prolifération anarchique » des partis, estimant qu’il y en aurait actuellement plus de 300.
Le gouvernement pense que la réduction des partis politiues contribuera à « rationaliser l’espace politique » et à « maintenir l’ordre public ».
Cependant, cette décision, prise sans véritable consultation des forces politiques, suscite de vives critiques. L’opposition évoque un blocage systématique de l’espace démocratique.
À Bamako, les réactions sont fortes. Des acteurs politiques organisent des conférences publiques, des manifestations de toutes sortes pour protester contre cette mesure.
Me Mamadou Ismaïla Konaté, ex-ministre de la Justice, n’a pas hésité à tenir un langage de vérité. Dans un éditorial à la tonalité combative, il qualifie cette mesure de « coup d’État judiciaire » et de « forfait politique », fustigeant un « enlèvement orchestré de la démocratie malienne ». Selon lui, ce n’est pas une réforme, mais une simple confiscation du pouvoir par la junte.
Depuis la prise du pouvoir par les militaires en 2021, les promesses de retour à l’ordre constitutionnel n’ont cessé d’être repoussées, nourrissant inquiétudes et frustrations. Ce nouveau coup de force juridique jette un froid sur l’avenir démocratique du Mali.
Pour beaucoup d’observateurs, le pays s’enfonce dans une transition sans fin, où les garde-fous institutionnels sont méthodiquement démantelés.