À l’approche de la fin de son second mandat, la question d’une éventuelle grâce présidentielle continue de diviser l’opinion au Bénin. Interrogé à ce sujet lors d’un entretien exclusif avec Jeune Afrique, le président Patrice Talon a été catégorique : il n’accordera aucune grâce aux figures politiques actuellement détenues avant son départ du pouvoir en 2026.
Patrice Talon réfute l’existence de prisonniers politiques au Bénin, préférant parler d’« acteurs politiques condamnés et détenus ». Il estime que l’appartenance au monde politique ne doit pas conférer une immunité face à la justice.
« Nulle part dans le monde, faire de la politique ne fournit une quelconque immunité pour couvrir des actes délictueux », a-t-il martelé.
À la question de savoir s’il userait de son droit de grâce avant la fin de son mandat, il a répondu sans détour :
« Non. Si je le faisais, cela reviendrait à confirmer que les péchés commis sous le couvert de la politique sont plus pardonnables que les autres, et ce serait injuste. », a-t-il martelé.
Concernant la possibilité que son successeur adopte une approche différente, il laisse entendre que cela ne dépendra plus de lui. « Si le prochain président estime que la politique entre parmi les critères d’attribution des grâces, libre à lui. Mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. », laisse-t-il entendre.
Avec cette prise de position tranchée, Patrice Talon envoie un message clair: il ne cédera pas aux pressions politiques et ne reviendra pas sur la politique judiciaire de son mandat. L’avenir dira si son successeur maintiendra cette ligne ou adoptera une posture plus conciliante.