« J’ai établi le tout nouveau département de l’efficacité gouvernementale, que j’ai nommé Doge ! » annonçait Donald Trump dès son second mandat présidentiel. À la tête de cette nouvelle entité, Elon Musk, conseiller spécial chargé d’optimiser les dépenses publiques et de réduire les effectifs gouvernementaux. Mais alors qu’Elon Musk s’apprête à quitter ses fonctions officielles début mai, conformément à la limite légale de 130 jours imposée à un conseiller spécial, l’heure est venue d’examiner concrètement son bilan à la tête de Doge.
Elon Musk considère sa mission « essentiellement accomplie ». En seulement 100 jours, il a appliqué au gouvernement fédéral américain les méthodes tranchantes et controversées typiques du secteur privé. Parmi ses premières actions marquantes figure l’envoi d’un email proposant un départ volontaire à plus de 2,3 millions de fonctionnaires fédéraux. À ce jour, près de 200 000 personnes ont quitté leur poste, volontairement ou non, sous la pression de ce programme.
Le rythme imposé aux fonctionnaires restants est également significatif : ils doivent désormais envoyer chaque semaine un rapport détaillant cinq actions concrètes réalisées.
Ces mesures drastiques n’ont pas manqué de provoquer de vives réactions. Elon Musk et son équipe ont ainsi pris le contrôle de plusieurs agences gouvernementales, notamment le CFPB, écartant leurs employés, bloquant des systèmes informatiques et s’emparant des comptes officiels. Ces actions ont engendré de nombreuses manifestations, des critiques politiques acerbes, et plusieurs poursuites judiciaires initiées par des États dénonçant des pratiques jugées illégales.
Cependant, les décisions de justice commencent à tomber, limitant l’accès aux données sensibles par l’équipe Musk et exigeant la suppression d’informations obtenues illégalement.
Sur le plan financier, alors que Musk visait initialement une économie spectaculaire de 2 000 milliards de dollars, les projections révisées sont nettement plus modestes, tablant sur environ 150 milliards de dollars d’ici 2026. De plus, la promesse initiale de révéler d’importantes fraudes demeure pour l’instant sans réalisation concrète.
Une société divisée
Cette initiative, portée par Donald Trump, divise profondément l’opinion publique. Si certains applaudissent la volonté affichée de s’attaquer frontalement à une « bureaucratie inefficace », d’autres dénoncent des méthodes brutales aux dérives autoritaires. Les sondages indiquent déjà une chute de popularité pour le président Trump, largement liée aux actions controversées du département Doge.
Mais malgré ces indicateurs négatifs, Donald Trump refuse toute critique, qualifiant ces sondages de « truqués » et promettant des moments encore plus tumultueux à venir. Une chose est donc sûre, la gestion du département Doge par Elon Musk aura marqué durablement le début de ce second mandat présidentiel.