Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, a réaffirmé son attachement à son pays lors d’une interview accordée à TV5 Monde, le lundi 31 mars 2025.
Invité du Journal Afrique, il a déclaré : « J’ai toujours été ivoirien, je suis ivoirien et je serai toujours ivoirien au service de mon pays. » Candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain, M. Thiam a plaidé pour un « geste d’apaisement » de la part de l’exécutif ivoirien en faveur de l’ancien président Laurent Gbagbo, du leader du COJEP Charles Blé Goudé et de l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, tous trois exclus de la liste électorale.
Selon lui, la démocratie ne peut fonctionner pleinement qu’en dépassant les conflits du passé : « Quelle que soit la position des uns et des autres, un geste de générosité permettrait à chacun d’être candidat et de clore définitivement ce passif », a-t-il affirmé.
S’exprimant sur la coalition de l’opposition à laquelle appartient le PDCI-RDA, il a précisé que chaque parti conserve son identité et son idéologie, écartant ainsi l’hypothèse d’une candidature unique. « Il s’agit d’une coalition visant à garantir une élection équitable. La Côte d’Ivoire a désespérément besoin d’alternance », a-t-il souligné.
Concernant la situation socio-économique du pays, M. Thiam s’est montré critique : « Je ne me réjouis pas des performances actuelles. L’espérance de vie en Côte d’Ivoire est de 59 ans selon la Banque mondiale, contre 68 ans au Sénégal. Cette différence représente 93 000 décès supplémentaires, soit 250 morts par jour. » Il a également pointé du doigt le classement du pays en matière d’éducation : « La Côte d’Ivoire est 13ᵉ sur 14 pays en Mathématiques. »
Enfin, abordant l’affaire judiciaire qui l’oppose à Valérie Yapo, une ancienne déléguée du PDCI-RDA, il s’est dit surpris que cette dernière poursuive la procédure malgré la levée des sanctions à son encontre. « L’unanimité est impossible à obtenir, mais cela ne constitue pas l’essentiel pour nous », a-t-il relativisé. M. Thiam a conclu en réaffirmant sa vision d’une Côte d’Ivoire souveraine et maîtresse de son destin.