Invitée de France Info ce mardi 17 avril, la députée Clémence Guetté a dressé un constat sévère de la situation sécuritaire, diplomatique et budgétaire en France. Entre inquiétudes face à une vague de violences visant les établissements pénitentiaires et critiques appuyées sur la stratégie gouvernementale à l’égard de l’Algérie, l’élue de gauche a également alerté sur le risque d’une politique d’austérité déguisée.
Sur le terrain diplomatique, la députée a fustigé la gestion du gouvernement dans la crise entre la France et l’Algérie, marquée par des expulsions croisées de diplomates. Elle y voit l’illustration d’un échec de la méthode Retaillot et appelle à un retour à une diplomatie « apaisée et professionnelle », estimant que l’exécutif a trop personnalisé les rapports bilatéraux, au détriment de l’efficacité.
Mais c’est sur la question des finances publiques que Clémence Guetté a été la plus offensive. Elle juge « impréparée » et « dangereuse » l’annonce par l’exécutif de 40 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2026, après déjà 50 milliards votés pour 2025. Selon elle, cette politique budgétaire persiste dans l’erreur en s’attaquant aux dépenses essentielles sans toucher aux cadeaux fiscaux faits aux plus riches et aux grandes entreprises.
Elle déplore le choix du gouvernement de maintenir une ligne d’austérité « qui ne dit pas son nom », sans revoir le système fiscal. « Si on ne restaure pas la justice fiscale, personne n’acceptera de travailler plus ou de voir ses prestations baisser », a-t-elle prévenu. Elle plaide pour la mise en œuvre de la taxe Zucman sur les très grandes fortunes, dont le rendement estimé à 13 milliards d’euros par an permettrait déjà de couvrir une part importante de l’effort demandé. Elle suggère également la suppression de certaines niches fiscales et une lutte accrue contre la fraude.
Interrogée sur une éventuelle motion de censure, Clémence Guetté affirme que le Parti socialiste prendra ses responsabilités en fonction du contenu réel des coupes annoncées. Si des lignes rouges sont franchies, le vote de la motion sera envisagé.
À deux mois du congrès du PS, elle réaffirme son soutien à Olivier Faure, saluant sa capacité à avoir redonné au parti une voix forte au sein de la gauche. Elle appelle à un large rassemblement pour les échéances à venir et souhaite que les talents comme Raphaël Glucksmann puissent se préparer à de futures responsabilités, y compris à l’échelle présidentielle.