Depuis plusieurs mois, le parti d’opposition Les Démocrates dénonce des entraves répétées à ses activités sur l’ensemble du territoire béninois. Interdictions de rassemblements, répressions policières, restrictions administratives… La situation a même conduit à des échanges entre les responsables du parti et le ministre de la Justice.
Face à cette situation, l’ancien Garde des Sceaux, Valentin Djènontin, depuis son exil, est sorti de son silence pour rappeler les fondements juridiques garantissant les libertés politiques au Bénin.
Dans un message publié sur sa page Meta, il cite l’article 5 de la Constitution béninoise qui stipule que « les partis politiques concourent à l’expression du suffrage » et doivent « exercer librement leurs activités ». Il s’appuie également sur la charte des partis politiques de 2018, qui garantit en son article 6 « les libertés publiques aux partis politiques » et en son article 7 leur droit d’expression sur toute question d’intérêt public.
Ce rappel intervient après l’incident du 22 mars 2025 à Dassa, où la police a empêché la tenue d’une causerie sur la citoyenneté organisée par la ligue des enseignants du parti Les Démocrates. Pour l’ancien ministre, ces interdictions répétées traduisent une volonté manifeste de museler l’opposition.
Il estime que policiers, maires et préfets devraient mieux comprendre leur rôle pour éviter ce qu’il qualifie de « persécutions et brimades aveugles ».
Enfin, Valentin Djènontin appelle les forces de l’ordre et les autorités administratives à respecter les lois de la République, rappelant que « tout agent de l’État est délié du devoir d’obéissance lorsqu’un ordre constitue une atteinte grave et manifeste aux droits de l’homme ». Un message qui sonne comme un avertissement à ceux qui appliquent les restrictions contre l’opposition.