Le paysage politique béninois s’élargit avec la naissance officielle du parti politique « Le Libéral ». Le lancement a eu lieu ce samedi 5 avril à Abomey-Calavi, lors d’un congrès constitutif qui a réuni plusieurs milliers de délégués venus des 77 communes du pays.
Porté par le politologue bénino-canadien Richard Boni Ouorou, le nouveau mouvement se veut une alternative centrée sur la démocratie véritable, la justice sociale et le progrès partagé. « Le Libéral » prône un libéralisme ordonné, une solidarité active et une gouvernance basée sur la transparence et l’éthique.
Dans un discours de fond prononcé à l’ouverture des travaux, Richard Boni Ouorou a posé les fondements philosophiques de son engagement politique. Revenant longuement sur les idéaux de la Constitution béninoise, il a dénoncé une démocratie affaiblie par le clientélisme, les calculs politiciens et l’absence de véritables contre-pouvoirs. Selon lui, « les Béninois se sont retrouvés avec une démocratie de façade, livrés aux vendeurs de prospérité rapide. »
Face à ce qu’il considère comme une démission collective, l’universitaire propose un réarmement moral et institutionnel. Le parti ambitionne de redonner du sens à la politique à travers une approche centriste qui conjugue libéralisme économique et justice sociale. Parmi les priorités affichées : l’inclusion des jeunes, un développement équitable des régions, la protection des libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse, et le renforcement de l’État de droit.
Refusant tout populisme, Richard Boni Ouorou assure qu’il n’instrumentalisera pas les frustrations populaires à des fins électoralistes. Il entend plutôt engager une dynamique de reconstruction démocratique durable, fondée sur la responsabilité citoyenne et la rigueur politique.
Avec plus de 12 000 délégués présents selon les organisateurs, le lancement de « Le Libéral » s’impose comme un signal fort dans un environnement politique en quête de renouvellement. Reste à voir si cette nouvelle formation parviendra à s’enraciner durablement dans le paysage politique béninois et à transformer l’essai dans les urnes.