Le président béninois Patrice Talon a réaffirmé sa détermination à ne pas modifier le code électoral en vigueur, malgré les revendications insistantes de l’opposition.
Lors d’une récente intervention, il a insisté sur la transparence du processus électoral au Bénin et a balayé les critiques relatives aux nouvelles règles.
Un cadre électoral intouchable selon Talon
Pour le chef de l’État, l’intégrité des scrutins organisés depuis son accession au pouvoir en 2016 reste incontestable. « Il n’y a jamais eu, au Bénin, de contestation postélectorale pour des motifs de fraude. Ce qui signifie qu’à aucun moment les résultats n’ont été manipulés », a-t-il déclaré.
Patrice Talon estime que cet acquis démocratique doit être préservé et ne peut être remis en cause par des revendications politiques.
S’il concède que « le code électoral est, par essence, toujours perfectible », il insiste sur le fait que ses dispositions actuelles s’appliquent « de manière équanime, sans avantage particulier pour qui que ce soit ».
Cette déclaration apparaît comme une réponse directe aux critiques du Cadre de Concertation de l’Opposition (CCO), qui plaide pour une relecture du texte afin d’assouplir les conditions de participation aux élections.
Loin de céder à la pression, Patrice Talon met en garde contre toute tentative de remise en cause du processus électoral. « Il ne faudrait pas que quelqu’un, fût-il un ancien président, en tire prétexte pour ne pas aller aux élections », a-t-il lancé, dans ce qui semble être une allusion voilée aux leaders de l’opposition contestant les nouvelles règles.
²L’opposition dénonce un verrouillage du système électoral
Réunis mercredi 12 mars 2025, les partis d’opposition ont vigoureusement dénoncé le refus du Chef de l’État d’engager une relecture du code électoral, estimant que les nouvelles dispositions instaurées rendent l’accès aux scrutins plus difficile pour les forces politiques non affiliées au pouvoir.
Deux points majeurs cristallisent les tensions :
- Le durcissement du parrainage pour la présidentielle: les duos candidats devront désormais obtenir le soutien de 15% des députés et/ou maires, soit 28 élus, contre 10% auparavant, rendant plus compliquée la présentation de candidatures alternatives.
- L’exigence de 20% des suffrages par circonscription pour l’entrée à l’Assemblée nationale: contrairement à l’ancienne législation qui imposait un seuil de 10% au niveau national, la nouvelle règle risque d’exclure des formations politiques ayant une implantation régionale forte mais un poids limité sur l’ensemble du territoire.
L’opposition y voit une volonté manifeste de restreindre la compétition électorale en limitant drastiquement l’émergence d’alternatives au pouvoir en place. « Ce code électoral est un instrument d’exclusion, conçu pour verrouiller le paysage politique au profit du régime », dénoncent plusieurs figures du CCO.
Avec ces réformes, l’élection présidentielle de 2026 s’annonce sous haute tension, l’opposition cherchant encore les moyens de contourner ces nouvelles règles pour espérer se maintenir dans la course.