Depuis plusieurs mois, le parti d’opposition Les Démocrates accuse les autorités locales et la Police républicaine d’entraver systématiquement ses activités sur l’ensemble du territoire national.
Meetings interdits, rassemblements bloqués, interventions policières, la formation politique de Boni Yayi dénonce une volonté délibérée de museler l’opposition en amont des élections générales de 2026.
Des interdictions qui se multiplient
Selon le parti, cette série d’interdictions est orchestrée par les préfets, maires et forces de l’ordre, sous divers prétextes jugés fallacieux. Face à cette situation, Les Démocrates ont saisi la justice et déposé une plainte contre ces décisions jugées arbitraires. Pourtant, loin de faiblir, la pression s’intensifie.
Le samedi 22 mars 2025, un nouvel épisode a exacerbé les tensions: la Police républicaine est intervenue à Dassa-Zoumè, dans le département des Collines, pour interrompre une simple formation citoyenne organisée au siège départemental du parti. Aucune demande d’autorisation n’était requise pour cette rencontre qui se tenait en lieu clos, ce qui soulève maintes interrogations.
« Dans cette optique, le régime de la Rupture recherche des arguments de trouble à l’ordre public ou encore d’état de siège pour proroger son mandat et confisquer le pouvoir au-delà de 2026. »
Le parti estime que ces restrictions sont le signe d’un durcissement du régime, à l’approche des échéances électorales.
Un test pour la démocratie béninoise
Ces accusations surviennent dans un contexte politique où le dialogue entre pouvoir et opposition semble de plus en plus limité. Le cadre démocratique béninois, souvent cité en exemple en Afrique de l’Ouest, est-il en train de s’éroder ? L’interdiction répétée des activités d’un parti d’opposition et l’intervention des forces de l’ordre dans un siège partisan marquent un précédent préoccupant.
Si le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de maintenir l’ordre public, les observateurs redoutent une restriction progressive des libertés politiques à l’approche de 2026.
Les regards sont désormais tournés vers la justice, qui devra se prononcer sur la plainte déposée par Les Démocrates. En attendant, le parti promet de continuer la lutte pour ses droits, tout en appelant ses militants à la retenue face aux provocations.