Dimanche 16 mars 2025, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, s’est rendu au domicile de Boni Yayi à Cotonou.
Cette visite de courtoisie intervient quelques semaines après que l’ex-chef d’État ait, lui-même, rendu une visite similaire à Houngbédji à Porto-Novo début février.
Si, officiellement, ces rencontres sont placées sous le signe de l’amitié et de la concertation nationale, elles suscitent néanmoins de nombreuses interrogations sur les véritables intentions politiques de l’ancien président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD).
Un changement de ton de Houngbédji vis-à-vis du pouvoir
Membre influent de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), formation issue de la fusion du PRD avec l’Union Progressiste (UP), Adrien Houngbédji a récemment adopté un ton plus critique à l’égard du gouvernement Patrice Talon.
Lors de la cérémonie de présentation de vœux à ses militants, il n’a pas hésité à exprimer ses préoccupations concernant :
▪ La situation des exilés politiques,
▪ Le coup d’État avorté impliquant Olivier Boko,
▪ Les difficultés économiques croissantes,
▪ Les conditions de vie et de travail des Béninois.
Il a également exhorté le chef de l’État à revoir sa gouvernance dans certains domaines, une prise de position qui tranche avec la ligne habituellement observée par les cadres de l’UPR.
Un rapprochement avec l’opposition en vue ?
La visite chez Boni Yayi a donné lieu à des discussions sur la sécurité au nord-Bénin et les tensions sociales menaçant l’unité nationale. À l’issue des échanges, les deux hommes ont convenu de renforcer leurs concertations afin de préserver la paix et la cohésion sociale.
Mais la question des élections générales de 2026 n’a pas été éludée. L’attitude de Houngbédji laisse planer des doutes sur son alignement politique actuel. Alors que l’UPR est officiellement un parti de la mouvance présidentielle, ses déclarations et ses rencontres successives avec l’opposition font émerger des spéculations: se rapproche-t-il du parti Les Démocrates (LD), principale force d’opposition ?
Derrière ce positionnement, certains observateurs voient une remise en question de la fusion historique entre l’UP et le PRD. Adrien Houngbédji persiste à affirmer que le PRD n’a pas disparu et pourrait, si les intérêts ne convergent plus, reprendre son autonomie.
En politique, les alliances sont souvent dictées par les circonstances et les calculs stratégiques. La rupture entre Houngbédji et Talon est-elle déjà actée ? Se dirige-t-il vers un changement de camp en prévision des échéances de 2026 ?
Autant de questions qui restent ouvertes et qui seront déterminantes pour le paysage politique béninois dans les mois à venir.