Jeudi 18 avril, à l’aube, un convoyeur de fonds en mission en Suisse a été victime d’un scénario de braquage particulièrement inquiétant. Des malfaiteurs se sont introduits à son domicile de Chêne-en-Semine, dans le département de l’Ain, prenant en otage sa compagne et leur fille âgée d’un an et demi. Un enlèvement destiné à faire pression sur lui pendant sa tournée.
Il est environ 4 heures du matin lorsque le convoyeur quitte son domicile pour débuter sa tournée de distribution de billets en Suisse. Peu après son départ, une alerte de vidéosurveillance signale une intrusion. Trois individus cagoulés viennent de pénétrer dans sa maison. Rapidement, ils s’emparent de sa compagne et de leur enfant avant de les forcer à monter à bord d’un véhicule. Les deux otages seront séquestrées à une centaine de kilomètres de là.
Les ravisseurs contactent aussitôt le convoyeur de fonds pour le menacer. Ils exigent de lui qu’il continue sa tournée normalement, sans alerter les autorités, et qu’il fournisse des informations précises sur son véhicule afin de permettre sa géolocalisation. Un chantage destiné à faciliter un éventuel braquage en cours de route.
Mais l’homme parvient à garder son sang-froid. Il alerte discrètement la gendarmerie française. Environ une heure et demie plus tard, sa compagne et leur bébé sont retrouvés sains et saufs, abandonnés au bord d’une route départementale près de Laperrouse, à environ 120 kilomètres du domicile familial.
Une méthode inquiétante
L’affaire, qualifiée de rarissime par les enquêteurs, suscite la stupeur parmi les habitants de Chêne-en-Semine. « C’est ahurissant. Se faire enlever chez soi, avec un enfant… On ne se sent plus en sécurité », confie un voisin choqué.
Aucun butin n’a été emporté par les malfaiteurs, et les motivations exactes de ce coup de force restent à éclaircir. L’enquête devra notamment déterminer comment les auteurs ont pu identifier ce convoyeur de fonds, alors que l’anonymat est censé entourer ce type de fonction pour des raisons évidentes de sécurité.
La gendarmerie est en charge de l’affaire, avec l’appui de la police suisse. Les enquêteurs n’excluent aucune piste, y compris celle d’une complicité interne.