Le président tunisien Kaïs Saied a réagi aux critiques internationales suite à la condamnation de 40 figures de l’opposition, accusées de complot contre l’État.
Ces personnalités politiques hostiles à son pouvoir ont écopé des peines allant de 13 à 66 ans de prison. Des condamnations sévères qui ont provoqué l’indignation d’organisations de défense des droits humains, ainsi que de pays comme la France et l’Allemagne.
Parmi les condamnés se trouvent Issam Chebbi, le chef du parti Al Joumhouri, et Jawhar Ben Mbarek, cofondateur du Front de Salut National, la principale coalition d’opposition. Leur procès, jugé pour « complot contre la sûreté de l’État » et « appartenance à un groupe terroriste », a été largement critiqué pour son manque d’équité.
Human Rights Watch, des avocats tunisiens et même l’ONU ont dénoncé des violations des droits de la défense et l’absence d’observateurs internationaux.
Réponse cinglante de Kaïs Saied
Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, le président Saied a dénoncé ce qu’il considère comme des « ingérences inacceptables » dans les affaires internes de la Tunisie. Il a même ironisé en disant : « La Tunisie pourrait aussi envoyer des observateurs dans ces pays pour évaluer leurs propres systèmes judiciaires. »
Depuis sa prise de pouvoir controversée à l’été 2021, Kaïs Saied a concentré les pouvoirs, emprisonné ses opposants et est accusé de dérive autoritaire. Il a été largement réélu en octobre dernier, après avoir neutralisé politiquement la majorité de ses adversaires.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré que ce procès manquait de garanties fondamentales. Il a appelé la Tunisie à cesser d’utiliser la lutte contre le terrorisme comme un outil de répression politique.
« La Tunisie a été un modèle démocratique après 2011. J’espère qu’elle retrouvera ce chemin de respect des droits humains et de l’État de droit », a-t-il ajouté