Le Bénin ambitionne de devenir un pays exportateur de pierres ornementales grâce à la découverte de deux gisements prometteurs dans le département des Collines. Ces deux types de roches, très recherchées sur le marché international, pourraient bien ouvrir de nouvelles perspectives économiques pour le pays.
Le premier gisement, une roche noire appelée gabbro, a été identifié à Dassa-Zoumè. Le second, une roche métamorphique nommée migmatite, a été découvert à Savè. Ces deux matières premières sont particulièrement utilisées dans les domaines du bâtiment, du carrelage, de l’art funéraire et de l’aménagement urbain.
La directrice générale des mines, Blandine Afouda-Yai, a précisé que le gabbro découvert à Dassa s’étend sur près de 30 kilomètres de long et 7 kilomètres de large, avec une profondeur estimée à 25 mètres. Quant à la migmatite, elle est déjà connue pour ses nombreuses utilisations dans les revêtements muraux et de sols.
L’entreprise Bénin Extraction, qui pilote le projet, voit grand. Son président, Gorges Boisdur, veut transformer les roches localement avant de les exporter à l’échelle sous-régionale et internationale. « Nous voulons faire connaître la pierre du Bénin », a-t-il affirmé, en insistant sur la fabrication de grandes plaques destinées aux secteurs du bâtiment, du mobilier funéraire ou encore de l’aménagement urbain.
Lors de sa visite sur les sites d’extraction, le ministre des Mines, Paulin Akponna, a insisté sur la nécessité de doter les zones d’exploitation d’infrastructures adaptées, notamment en eau et en électricité. « L’eau, l’énergie et les mines sont réunies ici, c’est une preuve de la cohérence de la vision gouvernementale », a-t-il déclaré.
Depuis 2016, le président Patrice Talon a lancé plusieurs réformes pour mieux valoriser les ressources naturelles du pays. La création de la zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè en est un exemple. Elle est dédiée à la transformation de produits comme le coton, le soja et le cajou. En 2024, une autre étape a été franchie avec l’approbation de projets d’exploitation du kaolin, du granite et d’autres ressources minières locales.
Le Bénin trace ainsi une nouvelle voie pour son développement économique, en misant sur la transformation locale et l’exportation de ses richesses naturelles.