Le Niger avait déjà renommé plusieurs rues et monuments portant des noms français. Désormais, le régime militaire a décidé de reléguer le français, jusque-là langue officielle, au rang de « langue de travail ».
Cette décision a été rendue publique ce mardi 8 avril, selon une source officielle relayée par l’AFP. Elle est inscrite dans la nouvelle Charte de la refondation, adoptée le 26 mars par le chef de la junte, Abdourahamane Tiani.
L’article 12 de ce texte, qui fait dorénavant office de Constitution, établit que le haoussa devient la langue nationale, tandis que l’anglais et le français sont désignés comme langues de travail.
De plus, neuf autres langues, dont le zarma-songhay, le fulfuldé (peul), le kanouri, le gourmantché et l’arabe, sont à présent considérées comme « langues parlées du Niger », selon la Charte.
Dans la précédente Constitution, toutes les langues parlées au Niger étaient reconnues comme langues nationales. Le français, qui n’est maîtrisé que par 13 % de la population (soit un peu plus de 3 millions de personnes), y occupait le statut de langue officielle. À l’inverse, le haoussa est la langue la plus utilisée du pays, parlée par environ 26 millions de personnes.
Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le Niger est dirigé par une junte militaire prônant une politique axée sur la souveraineté nationale. En mars, le pays s’est retiré de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), emboîtant le pas au Mali et au Burkina Faso, également dirigés par des régimes militaires.