Le Niger traverse une transformation politique majeure avec la promulgation de la Charte de la Refondation par le président du Conseil national pour la sécurité de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani, qui devient ainsi président de la République.
Ce document, lu par le Secrétaire général du gouvernement, Maman Roufai Laouali, redéfinit en profondeur l’architecture institutionnelle du pays. Issue des Assises nationales organisées du 15 au 20 février dernier, la Charte consacre le général Abdourahamane Tiani comme « Président de la République, Chef de l’État », près de 20 mois après son coup d’État contre Mohamed Bazoum. Elle a fixé une période de transition de 60 mois, pouvant être modifiée « en fonction de la situation sécuritaire, du cahier des charges de la Refondation et de l’agenda de la Confédération des États du Sahel ».
Les principes de cette nouvelle gouvernance reposent sur un ensemble de valeurs ambitieuses. La Charte énumère des valeurs essentielles telles que : « le patriotisme, la discipline et le civisme, l’inclusion, la solidarité, la fraternité, l’esprit de consensus, le sens de la responsabilité, de l’intégrité et de l’honneur, le respect du bien public, la tolérance, le dialogue et le pardon, la vérité, la justice, la réconciliation, la propriété, la dignité, le travail, l’endurance et le courage ».
La Charte se prononce également sur la présence de forces étrangères sur le sol nigérien, en définissant deux procédures distinctes : la règle générale prévoit une autorisation « par voie de référendum », après consultation du peuple. Toutefois, une exception « en cas d’urgence avérée » permet au Président de la République, Chef des Armées, d’accorder une autorisation par décret, après avis du Conseil consultatif de la Refondation, sans que cette autorisation ne dépasse le temps nécessaire à la stabilisation de la situation.
Selon le Secrétaire général du gouvernement, la Charte « à valeur constitutionnelle » et constitue désormais la loi fondamentale régissant les pouvoirs publics pendant la période de la Refondation, ce qui lui confère une autorité suprême durant cette transition politique.