La justice libyenne a récemment statué sur une affaire de corruption impliquant Moussa Al-Maqrif, ministre de l’Éducation du gouvernement d’unité nationale.
Ce dernier a été condamné à trois ans et six mois de prison pour favoritisme et népotisme dans l’attribution des contrats de fabrication des manuels scolaires. Ce verdict conclut une longue procédure judiciaire mettant en lumière les enjeux de transparence et d’équité dans les marchés publics.
Dans un communiqué publié ce dimanche, le bureau du procureur général a précisé que les poursuites avaient été engagées après avoir établi que le ministre avait enfreint le principe d’égalité dans l’attribution des marchés. Il lui est reproché d’avoir exercé des pressions en faveur de certaines entreprises lors des appels d’offres pour l’impression des manuels scolaires, faussant ainsi la concurrence et détournant les procédures à des fins personnelles ou partisanes.
L’affaire avait d’abord été jugée irrecevable par la Cour d’appel de Tripoli, faute d’autorisation préalable pour prolonger un ministre en exercice. Toutefois, le bureau du procureur a contesté cette décision devant la Cour suprême, qui a finalement ordonné la réouverture du dossier. Renvoyée devant la Cour d’appel, l’affaire a été réexaminée, aboutissant à la confirmation des accusations à la rencontre de Moussa Al-Maqrif.
Lors de l’audience finale, les juges ont confirmé la culpabilité du ministre, qui, en plus de sa peine de prison, s’est vu infliger une amende de 1 000 dinars ainsi qu’une interdiction d’exercer certains droits civiques pendant la durée de sa condamnation. Au-delà de son cas personnel, cette décision judiciaire envoie un message fort aux responsables publics libyens sur l’importance du respect des règles en matière de gestion des ressources publiques.
Par ailleurs, un autre ancien haut responsable, Sadiq Abdelkarim, ex-vice-président du Conseil des ministres, a récemment été condamné à cinq ans de prison pour des faits similaires.