La trêve de Pâques décrétée par Vladimir Poutine est elle un véritable geste pour la paix ou manœuvre stratégique ? Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la réponse ne fait aucun doute. Ccette trêve est un piège tendu par la Russie.
En effet, selon la parte ukrainienne, malgré l’annonce d’un cessez-le-feu de 30 heures proposé par Moscou à l’occasion des fêtes de Pâques, les forces russes ont poursuivi leurs attaques, enregistrant déjà 59 cas de bombardements et cinq assauts distincts sur la ligne de front.
Selon Zelensky, l’armée russe tenterait ainsi de donner une illusion générale de paix tout en profitant de cette période pour avancer localement et infliger de nouvelles pertes à l’armée ukrainienne. Face à ces provocations, Kiev affirme être contrainte de riposter afin de défendre son territoire.
Toutefois, malgré cette apparente duplicité, le président ukrainien ne ferme pas complètement la porte à une résolution pacifique. Il propose même une prolongation du cessez-le-feu de 30 jours supplémentaires pour donner une véritable chance aux négociations de paix. Une démarche accueillie avec beaucoup de scepticisme par les habitants de Kharkiv, pour qui il est impossible de faire confiance à Vladimir Poutine. « C’est absurde, il nous manipule, il ne fait que mentir. Il se moque du peuple ukrainien et de nos enfants. Son seul objectif est notre abandon », déclarent-ils unanimement.
Cette tension autour du cessez-le-feu intervient alors que la pression internationale, notamment celle des États-Unis, s’intensifie sur les deux pays. Washington a d’ailleurs menacé de se retirer complètement des négociations de paix si un accord de cessation des hostilités n’était pas rapidement trouvé. Dans ce climat d’incertitude, un signe positif est tout de même apparu samedi, avec un échange de prisonniers facilité par les Émirats Arabes Unis : 246 soldats de chaque camp ont ainsi pu regagner leurs pays respectifs.