Lors de son « grand oral » du lundi 28 avril 2025 sur la télévision nationale, le chef du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a réagi pour la première fois de l’affaire Alino Faso.
« Pour être honnête, nous avons été surpris. Il est vrai qu’Alino Faso, de son vrai nom Alain Traoré, est d’origine burkinabè. Mais il représentait aussi un pont entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré, soulignant qu’il vivait à Abidjan avec sa femme ivoirienne et leurs enfants, tout en menant des activités dans les deux pays.
Le Premier ministre a rappelé qu’Alino Faso s’était toujours illustré comme un promoteur de la fraternité entre les deux peuples à travers le show-business. Il organisait des concerts, facilitant les échanges culturels entre artistes burkinabè et ivoiriens.
« Nous avons donc été surpris par son arrestation. On nous dit qu’il serait impliqué dans des activités de subversion, mais rien n’a été clairement établi. Tout ce que nous savons de lui, c’est qu’il faisait la promotion de ses activités, soutenait les forces combattantes par ses publications et partageait aussi son opinion sur certaines questions », a-t-il ajouté.
Jean-Emmanuel Ouédraogo insiste : Alino Faso a toujours été perçu comme un homme de paix. Il rappelle que les autorités ivoiriennes avaient promis de faire la lumière sur l’affaire, mais que jusqu’à présent, rien de concret n’a été communiqué. « Nous continuons d’attendre des explications », martèle-t-il, avant d’exprimer sa solidarité envers la famille de l’activiste : « Nous lui souhaitons beaucoup de courage, ainsi qu’à son épouse et à ses enfants ».
Pour conclure, le Premier ministre a réitéré son scepticisme : « Je suis convaincu qu’il ne s’agit là que d’un écran de fumée ». Pour rappel, Alino Faso a été arrêté à Abidjan le vendredi 10 janvier 2025. Si les chefs d’accusation n’ont pas été rendus publics, plusieurs sources évoquent des soupçons d’espionnage et d’activités subversives, sur fond de relations tendues entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.