Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé son engagement en faveur de l’introduction d’une monnaie nationale lors d’une interview avec la presse locale vendredi soir. Il a précisé que, si les démarches actuelles au sein de la Cédéao et de l’UEMOA n’aboutissent pas, il n’écarte pas la possibilité d’une sortie unilatérale du franc CFA.
Lors de sa prise de parole, quelques heures après avoir présidé les cérémonies du 4 avril, le président a exprimé clairement que le Sénégal ne renoncerait jamais à la recherche de sa souveraineté monétaire. « Nous continuerons notre quête pour disposer de notre propre monnaie », a-t-il insisté, soulignant que cet objectif s’inscrit dans les discussions régionales, notamment au sein de la Cédéao, concernant la future monnaie commune, l’ECO.
Cependant, face aux lenteurs des processus en cours, Bassirou Diomaye Faye a évoqué d’autres pistes au sein de l’UEMOA. « Nous nous sommes demandés : si nous ne parvenons pas à l’obtenir dans le cadre de la Cédéao, pourrait-on réussir au sein de l’UEMOA ? », a-t-il souligné.
Le président a rappelé que des réformes importantes avaient déjà été engagées, particulièrement pour lever les obstacles liés à l’administration du franc CFA. « Mais cette monnaie demeure encore liée à l’euro », a-t-il précisé. Il a également révélé que la BCEAO avait déjà mené des études avancées sur la création d’une monnaie souveraine, avec un nom, un symbole et des billets propres. « Si nous pouvons l’obtenir au sein de la Cédéao, tant mieux. Sinon, nous explorerons la voie de l’UEMOA. Mais si cela tarde, nous serons contraints de sortir et de créer notre propre monnaie », a-t-il ajouté.
Néanmoins, il a reconnu que cette transition ne pourrait se faire rapidement. « Il y a des prérequis, notamment la stabilisation des indicateurs économiques et la sécurisation macroéconomique. Même notre économie d’exportation n’est pas encore suffisamment prête pour garantir les devises nécessaires », a-t-il conclu.