La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a accordé, jeudi 13 mars 2025, la liberté provisoire sous caution à Dieudonné Aloukoutou, ancien Secrétaire exécutif de la mairie de Kpomassè.
Il est poursuivi pour abus de fonctions dans une affaire de fraude présumée liée à la passation d’un marché public pour la construction d’un cimetière communal.
Un sursis en attendant le procès
Incarcéré depuis plusieurs mois, Dieudonné Aloukoutou pourra désormais recouvrer la liberté en attendant la suite de son procès. Son avocat, Me Omer Tchiakpè, avait introduit une requête sollicitant sa mise en liberté provisoire.
Après examen, la CRIET a rendu une décision favorable, assortissant toutefois cette libération d’un cautionnement de 300 000 FCFA. Le dossier a été renvoyé au 10 avril 2025, date à laquelle les débats se poursuivront devant la juridiction spéciale.
Des témoins clés absents de l’audience
L’audience du 13 mars 2025 a également mis en lumière un autre problème : l’absence répétée de deux sachants censés éclairer la Cour sur le dossier. Il s’agit d’un membre de la commission d’enquêtes et d’un inspecteur du ministère de la Décentralisation, dont les témoignages sont jugés essentiels pour faire la lumière sur les accusations portées contre l’ex-Secrétaire exécutif.
Face à cette situation, la Cour a ordonné une nouvelle convocation à leur encontre afin qu’ils soient présents à la prochaine audience.
L’affaire remonte à un marché public portant sur la construction du cimetière de Kpomassè, projet dans lequel des anomalies financières et administratives ont été relevées.
À l’audience du 16 janvier 2025, le maire Kénam Mensah avait exposé devant la Cour les éléments incriminant son ex-collaborateur. S’appuyant sur un rapport de la commission d’enquête, il avait révélé que l’entreprise en charge des travaux avait été intégralement payée alors que toutes les prestations prévues au cahier des charges n’avaient pas été exécutées.
Parmi les autres irrégularités constatées figurent :
- L’utilisation de faux cachets,
- L’attribution de faux numéros de transmission de bordereaux,
- L’imitation de signature sur des documents officiels.
Face à ces accusations, Dieudonné Aloukoutou et son co-prévenu ont plaidé non coupable, rejetant toute implication dans les faits reprochés.
Avec la reprise du procès prévue pour le 10 avril 2025, l’affaire reste sous haute surveillance, en attendant que la justice se prononce définitivement sur les responsabilités des mis en cause.