Le dernier bilan des inondations ayant frappé Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, fait état de 33 décès. Dix nouvelles victimes ont été confirmées par le ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, lors d’une intervention à la télévision nationale dimanche soir.
Des centaines de familles, coincées chez elles par la montée des eaux, ont été secourues par les autorités. Les inondations ont coupé l’accès à près de la moitié de la ville, notamment en endommageant la route principale menant à l’aéroport, un axe vital qui relie Kinshasa au reste du pays. « Je n’ai jamais vu une telle catastrophe. Je passe par cette route pour vendre mes bananes et mes gombos aux ponts de Gaby et de Gambela. C’est du jamais vu », a témoigné Françoise Mutela, une vendeuse de fruits.
« C’est la première fois qu’une chose pareille se produit au Congo. J’y suis né, j’y ai grandi, j’y ai élevé mes enfants. Je n’ai jamais vécu une telle situation. Ce sont les chefs traditionnels qui sont responsables. Le pays est en déliquescence ! », a déploré François Munday, résident de Kinshasa.
Les pluies torrentielles ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant le débordement de la rivière Ndjili et l’inondation de centaines de bâtiments. La province voisine du Kongo-Central a également été touchée.
Même si la situation a légèrement évolué dans la matinée de lundi, plusieurs routes restaient impraticables, et la circulation demeurait fortement perturbée.
Lors d’une visite au stade Tata-Raphaël, transformé en centre d’hébergement d’urgence, le président Félix Tshisekedi a été interpellé par des sinistrés lui reprochant sa réaction tardive face à la catastrophe et exigeant des explications sur les projets d’aménagement routier.
Les inondations ont aussi provoqué une crise d’accès à l’eau potable, affectant au moins 16 communes de la capitale.