Le conflit s’envenime entre le groupe minier français Orano et les autorités militaires au pouvoir au Niger. Dans un communiqué publié ce mardi 13 mai, la société dénonce l’« enlèvement » de son directeur local, Ibrahim Courmo, à la suite d’une perquisition musclée menée le 5 mai dans les locaux d’Orano Mining Niger à Niamey.
Selon l’entreprise, des agents nigériens ont saisi du matériel informatique ainsi que les téléphones portables des employés. Plusieurs responsables auraient également été interrogés, avant que le directeur ne soit conduit de force vers la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure. Depuis, aucune information ne filtre sur sa situation, et les locaux d’Orano restent inaccessibles à son personnel.
Face à cet épisode qualifié d’« intervention brutale, sans cadre légal ni motifs établis », Orano dit redouter pour la sécurité de son directeur et annonce le lancement de procédures judiciaires devant des instances internationales.
Ce nouvel accrochage survient dans un contexte de tensions persistantes depuis le coup d’État militaire de juillet 2023. Une fois au pouvoir, les autorités de transition ont amorcé une série de réformes visant à reprendre le contrôle du secteur minier, jusque-là dominé par des intérêts étrangers, dont Orano, présent au Niger depuis plusieurs décennies.