La vente non transparente des biens de l’ancien président gambien Yahya Jammeh suscite la colère à Banjul.
La publication d’une liste d’actifs confisqués et vendus par les autorités gambiennes ravive effectivement les tensions concernant l’héritage laissé par le précédent gouvernement dirigé par Yahya Jammeh qui est en exil en Guinée équatoriale depuis 2017.
Cette action, réalisée sans communication explicite ni engagement des familles touchées, a provoqué de fortes réactions de la part de l’opposition et des groupes de la société civile. Ces dernières critiquent particulièrement une procédure menée dans une totale opacité et demandent des comptes à l’exécutif.
Dans la capitale, plusieurs manifestations ont éclaté en signe de protestation. Les manifestants exigent non seulement la transparence sur la gestion des fonds issus de la vente, mais aussi un cadre légal plus strict pour les procédures de saisie des biens publics. Pour beaucoup, ce dossier rouvre par ailleurs, des blessures non refermées de l’ère Jammeh, marquée par deux décennies de répression et d’abus.
Yahya Jammeh, au pouvoir de 1994 à 2017, avait dirigé la Gambie d’une main de fer après avoir pris le pouvoir par un coup d’État militaire. Son régime autoritaire est accusé de violations graves des droits humains, d’enrichissement illicite, de corruption systémique et de répression politique.
Depuis sa chute et son exil en Guinée équatoriale, plusieurs enquêtes ont été lancées pour retrouver et récupérer les avoirs acquis illégalement pendant ses 22 années au pouvoir.