Plus de 2 400 violations des droits des enfants recensées au Burkina Faso entre 2022 et 2024, selon l’ONU.
Selon une nouvelle enquête des Nations Unies, plus de 2 400 violations graves des droits des enfants ont été enregistrées au Burkina Faso entre 2022 et 2024, a affirmé APA ce vendredi.
Le rapport, publié cette semaine, met en lumière la situation alarmante des enfants, principales victimes de l’aggravation du conflit armé dans le pays. Couvrant la période du 1er juillet 2022 au 30 juin 2024, le document recense 2 483 violations graves visant 2 255 enfants, certains ayant subi plusieurs exactions.
L’intensification des attaques armées contre les civils a entraîné une grave détérioration de la situation humanitaire. Plus de deux millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, dont une grande majorité d’enfants. L’ONU estime que 6,3 millions de personnes, dont 3,4 millions d’enfants, ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire urgente, notamment dans les domaines de la nutrition, de la santé, de la protection et de l’éducation.
La crise sécuritaire a un impact dramatique sur les systèmes éducatif et sanitaire. Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, alerte : « La dégradation constante de la sécurité compromet gravement l’accès des enfants à l’éducation. Plus de 800 000 élèves sont affectés par la fermeture des écoles ».
La majorité des violations recensées sont attribuées à des groupes armés. Les meurtres et mutilations arrivent en tête, suivis des enlèvements et du recrutement forcé d’enfants. Le rapport fait état de 1 386 enfants, dont certains âgés d’à peine huit mois, tués ou mutilés, particulièrement à cause d’engins explosifs.
Par ailleurs, 592 enfants, en majorité des filles, ont été enlevés, et 257, pour la plupart des garçons, ont été recrutés ou utilisés par des groupes armés. L’accès humanitaire demeure extrêmement restreint dans plusieurs régions, telles que le Centre-Nord, le Sahel et la Boucle du Mouhoun.