La Corée du Nord a enfin brisé l’omerta sur sa participation à la guerre en Ukraine aux côtés des russes. Ce lundi, Pyongyang a officiellement annoncé avoir envoyé de troupes pour soutenir la Russie dans le conflit en Ukraine.
Depuis l’automne dernier, des milliers de soldats nord-coréens auraient franchi la frontière russe, selon des renseignements américains, sud-coréens et ukrainiens. Jusqu’à présent, le régime nord-coréen avait choisi de rester silencieux sur l’information. Mais maintenant, c’est officiel: Pyongyang a engagé ses forces pour participer à la reprise de la région stratégique de Koursk, occupée par les forces ukrainiennes depuis un an.
Les chiffres exacts demeurent flous. Moscou et Pyongyang n’ont pas précisé le nombre de soldats déployés ni celui des pertes. Cependant, Séoul évoque un bilan lourd, estimant à environ 4 000 le nombre de soldats nord-coréens tués ou blessés, et à 3 000 le renfort prévu pour début 2025.
Peu après cette annonce, Vladimir Poutine a exprimé sa gratitude. Dans une déclaration solennelle, le président russe a salué « l’héroïsme des forces spéciales de la RPDC », affirmant que « le peuple russe n’oubliera jamais le sacrifice de ces frères d’armes ».
Au-delà des soldats, Pyongyang a également fourni un important arsenal à la Russie. Cette situation suscite des inquiétudes aux États-Unis et en Corée du Sud, qui craignent des transferts de technologies sensibles susceptibles de renforcer le programme nucléaire nord-coréen.
Sur le terrain, la situation reste tendue. Moscou revendique désormais le contrôle total de Koursk, un revers que Kiev conteste. Si cette prise est confirmée, elle pourrait affaiblir les marges de négociation de l’Ukraine, alors que les efforts de paix peinent à progresser.
Moins optimiste qu’il y a quelques semaines, Donald Trump, président américain, a reconnu samedi ses doutes sur la réelle volonté de Vladimir Poutine de mettre fin à ce conflit.