Chaque année en France, près de 50 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués. Si cette pathologie reste l’une des plus fréquentes chez les hommes, elle est également l’une des mieux traitées, notamment lorsqu’elle est détectée tôt. D’où l’importance de connaître les signes qui doivent alerter.
Dans de nombreux cas, le cancer de la prostate évolue sans provoquer de symptômes notables. C’est d’ailleurs ce qui rend le dépistage crucial, en particulier pour les hommes à risque (antécédents familiaux, âge supérieur à 50 ans, origine afro-antillaise, etc.).
Pourtant, certains signes peuvent apparaître, et méritent une attention particulière. Voici les neuf symptômes les plus fréquemment rapportés.
1. Douleurs ou gêne à la miction
Une sensation inhabituelle ou une gêne en urinant peut signaler une anomalie. Ces troubles urinaires sont souvent dus à une hypertrophie bénigne de la prostate, mais ils peuvent aussi, plus rarement, être liés à un cancer.
2. Envie fréquente d’uriner avec faibles volumes
Aller aux toilettes plus souvent que d’habitude, surtout la nuit, et n’évacuer que peu d’urine est un autre signe d’alerte. Là encore, ce symptôme n’est pas spécifique au cancer, mais il justifie une consultation.
3. Présence de sang dans l’urine ou le sperme
Un saignement visible peut être ponctuel et bénin. Mais s’il devient récurrent, une exploration médicale est indispensable pour exclure une pathologie plus grave, dont le cancer de la prostate.
4. Douleurs en position assise
La localisation anatomique de la prostate – entre l’anus et les testicules, juste en dessous de la vessie – fait qu’une tumeur peut provoquer une douleur lorsque l’on s’assoit.
5. Gêne ou douleur lors de la défécation
Un inconfort persistant au niveau du rectum, notamment au moment d’aller à la selle, peut être le signe d’une atteinte prostatique avancée.
6. Douleurs lombaires persistantes
Des douleurs dans le bas du dos, inexpliquées et durables, peuvent indiquer une propagation du cancer vers les nerfs environnants.
7. Fatigue, perte de poids, baisse d’appétit
Ces signes généraux, communs à de nombreuses maladies, sont parfois révélateurs d’un cancer lorsqu’ils s’installent progressivement et sans autre cause apparente.
8. Douleur à l’éjaculation
Elle peut évoquer une infection sexuellement transmissible, mais chez certains hommes, elle est aussi associée à des troubles prostatiques, notamment une inflammation chronique ou un cancer.
9. L’absence totale de symptômes
C’est le paradoxe du cancer de la prostate : il peut rester longtemps silencieux, et être découvert de manière fortuite lors d’un examen de dépistage. Cela explique pourquoi le dépistage ciblé, en fonction de l’âge et des facteurs de risque, est vivement recommandé.
Quand consulter ?
Des symptômes urinaires fréquents ou persistants, une gêne sexuelle inexpliquée, ou encore une fatigue chronique doivent vous amener à consulter votre médecin traitant ou un urologue. Même s’ils s’avèrent bénins, ces signes sont parfois les premiers indices d’un cancer.
La prostate n’est pas qu’un sujet tabou, c’est un enjeu de santé publique. Grâce aux progrès de la médecine, les cancers de la prostate détectés précocement sont souvent bien pris en charge. En parler, c’est déjà prendre soin de soi.